Désir spontané vs désir circonstanciel
Novembre 2024
On a tendance culturellement à glorifier la libido spontanée, dans les médias, films, séries, p0rn0graphie. Elle a cependant de nombreux inconvénients, elle peut être encombrante et générer de la frustration, voire de la souffrance et du rejet. Le souci c’est qu’elle est perçue comme la norme et induit de la honte de la souffrance chez les personnes qui ont une libido circonstancielle.
De nombreuses personnes demandent lors des séances de sexothérapie à ce que leur libido redevienne spontanée comme aux temps de la phase amoureuse. C’est difficile. Ceci prouve que le type de libido change, d’un moment à un autre, d’une relation à une autre et que c’est normal.
D’autres personnes voudraient que leur partenaire ait une libido spontanée, qu’il ou elle ait envie de sekse avant de s’engager dans une ébauche de relation seksuelle. Cela met beaucoup de pression sur l’autre. Pourquoi ne pas, comme le prône Emily Nagoski dans son dernier ouvrage, favoriser la libido circonstancielle et s’engager dans un relation intime, même si l’une des deux personne n’en a pas envie au début, cela peut être juste pour passer un bon moment avec le/la partenaire, ou lui faire plaisir, ou comprendre que c’est parfois en s’engageant dans la pratique, en osant demander ce qui nous fait plaisir, en commençant à ressentir du plaisir, de l’agréable, du sensuel, que la libido va se réveiller.
Mettons fin à la tyrannie de la libido spontanée, qui soit dit en passant, est issue du patriarcat et d’une vision masculine de la seksualité, même si « not all men » !!! Prenons conscience aussi que la libido est une énergie et que l’être humain n’en a pas une réserve illimitée, si vous avez épuisé votre énergie ou que vous êtes déprimé-e vous n’aurez pas d’énergie disponible pour la libido, même circonstancielle.