
Les hommes, leurs « besoins » : une explication possible
Février 2025
On entend souvent dire, et c’est une croyance tenace chez les femmes, que les hommes auraient des « besoins seksuels » plus impérieux que les femmes. Bien sûr c’est une généralité qui ne s’applique pas à tous.
Ma proposition c’est que les hommes ont été éduqués, même si c’est en train de changer, à nier leurs émotions, à ne pas les ressentir ni les exprimer. Cependant une émotion a une composante physiologique, les modifications dans le corps ne sont pas répressibles, elles se produisent. Ne pouvant les identifier, ni les nommer, ni se les représenter, cela crée une tension dans le corps, un mal être gênant, une sorte de signal d’alarme dans le système neurovégétatif.
Comment gérer ce malaise ou cette tension ?
Vous devinez n’est-ce pas ? Les hommes ne sont pas à blâmer, c’est un conditionnement, il leur faudra beaucoup de conscience, d’efforts, d’introspection, d’écoute de ces signaux si faibles au début pour identifier une émotion, l’exprimer afin qu’elle contribue à ses relations avec les autres, lui-même et le monde.
D’autant plus que dans une société patriarcale, il a appris que c’est son droit, de par son statut d’homme, il doit accéder à de la seksualité, s’il ne le fait pas, cela le dévalorise. Ce discours s’appuie souvent sur la justification biologique du taux de testostérone bien plus élevé chez les hommes.
Donc c’est compliqué. On parle d’utilisation « défensive » de la seksualité car elle apaise les tensions physiologiques et émotionnelles. Il y a cependant d’autres moyens d’atténuer ces tensions : le sport, la connexion, l’intimité, la communication, la vulnérabilité. La culture et les discours évoluent et de nombreux hommes ne se reconnaissent plus dans cette croyance du « besoin impérieux » et parfois souffrent de leur décalage par rapport à cette représentation qui reste quand même bien prégnante.