Maintenance sexuelle
Janvier 2025
Je suis tombé, dans ma veille sexologique, sur une interview d’Esther Perel, éminente spécialiste de la sexualité, où elle parle de cette notion de « maintenance » de la sexualité dans les relations de longue durée. J’ai trouvé cette idée excellente !
Je reçois tellement de couples en difficultés avec leur sexualité. Il n’y en a plus, il y a des différences de libid0, des insatisfactions…
Cela tient en grande partie aux représentations erronées qu’ils se font sur la sexualité, issues des médias, séries, films, de l’imaginaire culturel, etc. où on ne montre que de la passion, du désir impérieux, de la spontanéité, toutes les interactions semblent merveilleuses, intenses, sans ratés.
Cela n’a rien à voir avec la réalité d’une vie de couple au long cour. Après une longue relation, on ne fait plus du sexe par désir passionné mais seulement juste parce qu’on veut bien le faire, et on verra bien ce qui va se passer. Tout comme on ne mange pas toujours parce qu’on a faim ou on ne va pas au sport avec un enthousiasme forcené, mais à la fin on est content de l’avoir fait. Donc ma proposition c’est de mettre à la poubelle définitivement cette histoire de désir spontané et impérieux et, dans une relation déjà bien installée, de juste partir de cette bonne volonté à faire du sexe (le consentement reste indispensable) mais sans forcément avoir du désir, de l’excitation, juste un peu de bonne volonté suffit et ensuite de la curiosité. Il s’agit d’une sexualité de maintenance, comme on maintient son corps en bon état, sa voiture en bon état, alors l’invitation c’est de maintenir la sexualité en bon état sans s’attendre à des moments magiques, de l’intensité, du remarquable, de l’exceptionnel, seulement une petite maintenance !
La sexualité n’est pas différentes du reste de la vie, observons comment nous vivons nos journées, y a t-il toujours de l’intensité, du plaisir, de l’enthousiasme ? Non, on fait des tas de choses parce qu’il faut les faire, nous n’en sommes pas malheureux-ses pour autant, et bien appliquons cela aussi à la sexualité, cela la rendra certes moins fantasmagorique mais avec une bonne maintenance.