La notion de spontanéité dans la segsualité
Octobre 2024
Je crois que c’est la demande qui revient le plus dans mes accompagnements en sexothérapie. Les personnes, les couples, veulent que la segsualité, le désir, la libido soient spontané-e-s.
C’est une représentation mentale très coriace qui voudrait que la segsualité soit spontanée.
Définissons « spontanéité » : c’est un mouvement qui ne doit sa cause qu’à lui-même avec une notion d’immédiateté. Étymologiquement il y a un rapport avec la volonté.
J’aime bien le rapport à la volonté car je crois que l’intentionnalité est importante. C’est au moment où il y a de la spontanéité qu’il faut la préserver en observant les conditions pour qu’elle émerge : état amoureux, disponibilité, peu de charge mentale, nouveauté, pas d’enfants, souvent pas de vie commune et s’organiser pour faire perdurer ces conditions. D’autre part il faut noter que la libido (majoritairement chez les femmes) évolue, avec une relation qui s’installe, vers une libido circonstancielle donc pas du tout spontanée.
Il convient de réaliser qu’il y a une idéalisation – merci Hollywood – de la spontanéité. De mon point de vue, il faut renoncer à ce désir spontané qui caractérise la période amoureuse et accepter que la parentalité, l’épuisement engendré par nos vies, la sécurité d’une relation qui dure, le manque d’implication dans la segsualité font que la spontanéité ne peut pas durer, que sa disparition est un phénomène général et normal.
L’invitation est au pragmatisme, c’est le passé, il ne reviendra pas et il nous appartient, plutôt que de se lamenter sur sa disparition, de créer des moments planifiés propices à la rencontre, à la connexion et à la sensualité. Au besoin bien sûr se faire accompagner par un-e sexothérapeute pour y voir plus clair.