L’excellent livre de Guy Corneau « Père manquant – fils manqué » a été une révolution dans le monde masculin, des groupes de paroles d’hommes se sont constitués et on a pu mesurer l’impact de la relation père-fils chez les hommes adultes.

Un père absent, froid, exigeant, qui ne donne aucune marque d’affection va produire un fils avec peu d’estime de soi, mal à l’aise avec ses émotions, muré dans une masculinité toxique, des éléments très handicapants pour une relation saine avec une partenaire qui elle au contraire va demander de la communication émotionnelle, de l’assertivité et de l’affection.

Ce que les hommes regrettent souvent c’est l’absence d’un « papanbsp;». Certes ils ont eu un père qui assure financièrement mais qui gomme l’affectif, le familial, au profit d’un travail omniprésent. L’absence de comportements tendres, affectifs, de toucher entre père et fils fait des hommes des « handicapés » de l’émotionnel.

Les pères imposent souvent à leur fils un destin semblable aux leurs : un métier, un sport avec des exigences de compétition, de performance qui étouffent leur être profond. Les pères ont souvent peu soutenu leur fils surtout à l’adolescence dans la construction de leur identité d’homme. Le fils assimile alors l’amour à un commerce, il faut correspondre à un modèle pour être aimé.

Bref, vous l’avez compris, si beaucoup d’hommes aujourd’hui souffrent de ce manque de « papa » (« papa ou t’es » chante Stromae) il vont se comporter dans la relation soit comme des enfants, soit comme des tyrans. Ils retournent contre eux leur agressivité ou ils l’étouffent et elle rejaillit en violence.

A vous les pères d’aujourd’hui de casser ce modèle et faire en sorte que « Tu seras un Homme, mon fils ! » comme l’écrit Rudyard Kipling dans son merveilleux poème.