La sexualité, un élément essentiel de l’épanouissement humain ?
Février 2024
C’est ce que semble remettre en question des parutions récentes comme le dernier livre d’Alain Héril sur l’asexualité ou les dernières études sur la sexualité des jeunes.
En effet la « genZ » a de moins en moins de relations sexuelles et de nombreuses personnes semblent se désintéresser de « la chose ».
En tant que sexothérapeute, vais-je bientôt être au chômage ?
On peut avancer quelques hypothèses à cette décroissance :
- L’addiction aux écrans – les réseaux sociaux et les plateformes de streaming savent très bien comment capturer notre temps disponible à coup de shots de dopamine judicieusement distillés.
- La disparition du côté « caché » de la sexualité, on en trouve à foison partout tant au niveau informationnel qu’au niveau de la p0rn0graphie et dans notre espace urbain. Comment désirer quelque chose de si abondant, facile, montré et qui a perdu son caractère « interdit » ou « transgressif » ? Trop de sexe tue le sexe !
- L’exigence de performance entretenue par les réseaux sociaux donnent l’impression aux personnes d’être incompétentes. Elles préfèrent d’autres satisfactions à celles du sexe qui leur semble « compliqué ».
- La représentation violente, performative et sexiste de la p0rn0graphie détourne les jeunes générations de la sexualité.
- L’ère post metoo ainsi que la mise à jour de l’ampleur des incivilités et crimes sexuels peut inciter les personnes à s’éloigner de la sexualité perçue comme potentiellement dangereuses et non éthique autant pour les hommes que pour les femmes.
- L’augmentation de l’éco-anxiété et du stress généralisé met le système en alarme permanente, il sera peut enclin à permettre au désir d’émerger.
Il faut dire haut et fort qu’il est tout à fait normal de ne pas faire du sexe si la personne est heureuse ainsi. La sexualité n’est pas un besoin vital.