Il s’agit d’une impossibilité de faire fusionner sur une seule femme deux représentations majeures véhiculées depuis une éternité par la culture qu’elle soit monothéiste ou capitalo- p0rn0 – patriarcale.

D’un côté il y aurait l’amante, la femme désirante, excitante, séduisante, sexy, érotique, objet de désir qui permet aux pulsions de domination, d’objectisation, d’agressivité de s’exprimer. Cette représentation soutient une forme de libido transgressive et bien vivante où on peut désirer sans aimer. La sexualité peut être libérée, débridée, voire « dépravée ». La femme est perçue comme celle qui peut donner et recevoir du plaisir.

De l’autre il y aurait un objet d’amour tendre qu’il faut respecter, protéger, honorer. Une mère que, par association, on ne peut désirer par crainte inconsciente du caractère incestueux de ce désir. De plus il y a cette introjection que la sexualité « sâlit » rend impure et que l’on ne peut donc pas en avoir avec une femme que l’on aime, qui est respectable et que l’on veut garder comme telle pour continuer à l’aimer.

Ce clivage, tout à fait inconscient, est une défense contre l’angoisse qui menace d’être submergeante si l’on fusionne les deux postures. Il y a risque de « détruire » l’objet d’amour par la sexualité. D’autant plus que certaines compagnes adoptent inconsciemment une attitude aimante de mère vis à vis de leur partenaire.

La conséquence est une difficulté sexuelle où l’homme n’a plus de désir ou moins ou n’exprime plus sa libido que de manière routinière et convenue quand sa partenaire devient soit son « épouse » soit la mère de ses enfants, soit parfois quand la relation semble se pérenniser.