Sexualité post partum
Août 2023
Même si ça peut en choquer plus d’une l’accouchement est un acte sexuel, les contractions utérines peuvent amener de la jouissance c’est ce qu’expérimentent les femmes qui mettent en place et vivent ce qu’on appelle : « orgasmic birth »
L’allaitement est un autre acte sexuel dans la mesure où il procure du plaisir par la sécrétion d’ocytocine notamment.
L’accouchement provoque une tempête émotionnelle avec beaucoup de joie, de bonheur intense de plaisir mental, émotionnel, spirituel. Il y a aussi des modifications physiologiques du corps qui sont très importantes.
Est-ce le moment de penser à la relation sexuelle avec votre partenaire ?
Il n’y a pas de règles, si cela vient de la parturiente c’est bienvenu, si cela vient du partenaire, il vaut mieux attendre.
C’est la femme qui vient d’avoir son bébé qui doit décider de la reprise de la sexualité à son rythme à elle et sentir quand son corps est prêt et aussi quand elle est prête émotionnellement à le faire.
Les conditions de reprise de la sexualité sont variables d’une femme à l’autre et selon sa fatigue et sa disponibilité, l’essentiel est de ne rien hâter ni forcer. Il faut bien garder à l’esprit que l’ensemble de l’appareil génital met en moyenne 3 à 6 mois à retrouver sa forme d’avant la conception. Le col de l’utérus se refermant en 3 semaines et l’utérus se rétrécissant et se contractant pendant au moins 6 semaines après l’accouchement.
L’important est la communication et le soutien entre les deux partenaires. Dans le mesure du possible trouver des petits moments à deux pour partager d’abord de la tendresse, du réconfort, rassurer la femme sur son corps qui a subi des transformations et sur sa désirabilité.
La pénétration ne doit pas être une priorité, il y a bien d’autres moyens de vivre la sexualité comme la sensualité, les caresses, le sexe oral. Il faut vraiment attendre que la femme désire la pénétration et ne pas faire de « forcing »
Faire la rééducation périnéale avant de reprendre la génitalité. A la reprise, utiliser du lubrifiant car il y a souvent une sécheresse vaginale due aux bouleversements hormonaux et du gel aloé vera pour adoucir la vulve et le vagin qui ont été mis à rude épreuve.
Bref, c’est un moment à la fois de grand bonheur et un tournant délicat où parfois la sexualité s’estompe au profit de la parentalité. Être patient-e, la libido varie beaucoup et si le climat est bon entre les partenaires elle reviendra ! La moyenne de la reprise de la sexualité est de 3 à mois en général mais il n’y a pas de règle. L’essentiel est de s’écouter et se respecter.
Cependant laisser s’installer une distance entre les 2 partenaires n’est pas favorable à cette reprise. La femme a besoin d’être rassurée car les modifications corporelles sont souvent mal vécues. Pour éviter, comme c’est souvent le cas dans les couples, une évolution vers une parentalité qui écrase la relation amant/amante, il convient de s’appuyer sur des petits moments brefs d’intimité où le couple prend du temps dédié à la connexion, la sensualité, la tendresse, le réconfort, le soutien et la communication authentique.
C’est aussi pour le père un changement drastique qui peut affecter sa libido. Certains hommes peinent à re-érotiser le corps de leur partenaire surtout s’ils ont assisté à l’accouchement. Reprendre la sexualité en solo d’abord, pour soi, avec soi est un bon starter, on peut choisir le moment, le lieu, l’intensité et cela remet le plaisir dans le champs.
Bref c’est un tournant délicat à bien négocier avec du soutien, de la bienveillance, de l’écoute, un partage des taches exemplaire, tout en gardant à l’esprit que la libido est fragile et qu’il faut la protéger, l’entretenir, ne serait-ce qu’en parlant de tous les bons moment de sexualité qu’on a eu avant le bébé. Il faut garder de la place pour la relation amoureuse et ne pas la perdre de vue. Ce qui est plus facile à dire qu’à faire, j’en conviens !